Le 26e rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement est sorti récemment, avec l’intervention d’Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement.
Voici une synthèse de ce rapport sur la situation en France, en 2021.
Les conséquences directement liées au COVID-19 :
On constate des inégalités face au risque de contamination (surpeuplement des logements / hébergements)
Dégradation des conditions de vie du fait d’une sur-sollicitation de l’habitat (condensation, énervement)
La faim en mars (plus de cantines scolaires, augmentation des charges). Distribution de chèques services.
32% des français ont vu leur situation financière se dégrader (jeunes, bénéficiaires des APL)
Des ruptures de suivi dans l’accompagnement social, non-recours au droit
100 000 attributions de logements sociaux en moins.
La protection sociale a globalement jouée son rôle avec le chômage partiel et les aides exceptionnelles. Cependant, les montants sont insuffisants et excluent certaines catégories de population (emplois saisonniers, intérims, économie informelle…).
Conséquences à moyen terme :
2020 : bombe sociale à retardement si on ne fait rien, même si la crise sanitaire prend fin
Epuisement des associations et des bénévoles qui ne peuvent pas rester en « état d’urgence permanent »
Epuisement des solutions temporaires tel que le soutien familial (12% des français ont reçu l’aide de proches)
Dégâts du confinement plus important chez les enfants de famille monoparentales en difficulté.
Tendances de long terme :
Précarité des jeunes
Une personne pauvre sur deux en France a moins de 30 ans.
734 jeunes ont obtenu le RSA jeune en 2020.
20% des 18-24 ans ont eu recours à l’aide alimentaire en 2020.
Augmentation du sans-abrisme
300 000 personnes sont sans-domicile fixe / hébergées par l’Etat => ce chiffre a doublé depuis 2012.
Précarité énergétique :
12 Millions de personne sont en situation de précarité énergétique = avoir froid chez-soi ou dépenser trop de revenus dans le chauffage. Augmentation de 17% des coupures de compteur en 2020.
Dégradation de la situation des non-travailleurs
11% taux de chômage en 2021, pour beaucoup le retour à l’emploi est encore loin.
Depuis le début du quinquennat, tout geste durable en faveur du non-travailleur est exclu. Zéro perspectives de long terme pour les jeunes, RSA fermé aux moins de 25 ans. Les projets de réforme de l’assurance chômage maintenu malgré le contexte.
Les Quartiers populaires sont plus vulnérables.
Manque de logement abordables et dignes et de solutions d’hébergement intermédiaires
Logement, premier poste de dépense des ménages.
Augmentation des logements d’urgence pendant la crise, mais pas des logements de réinsertion.
650 nouvelles en pension de famille au lieu de 2000
Les quotas imposés par la loi SRU sont ignorés par certaine commune.
Adoptée en 2000, l’article 55 de la loi SRU impose aux communes urbaines de compter 20 ou 25 % de logements sociaux en 2025. Sur la période 2017-2020, la majorité des communes concernées ont atteint voire dépasser leur objectif quantitatif, 467 villes n’y sont pas parvenues. Parmi elles, 106 ont même réalisé moins de 20% de cet objectif.
Principales demandes de la Fondation Abbé Pierre :
– Subvenir aux besoins de premières nécessités est un prérequis afin de trouver et garder un emploi.
– Revalorisation des APL nécessaire
– Titres de séjour plus longs pour faciliter les démarches d’accès à l’emploi et au logement
– S’engager plus fort dans le Logement d’abord sans quoi cette politique à haut potentiel n’apportera pas le changement significatif attendu.
– Lutter contre le non recours aux aides
Réponse d’Emmanuelle Wargon, ministre du logement :
– S’engage au doublement environ 250 000 nouveaux logements sociaux dans les 2 ans.
– Rétablissement des aides fiscal (prêt à taux zéro, aide à l’investissement locatif PINEL).
– Réflexion sur l’injection de fonds pour faire baisser les loyers / indemnisation des bailleurs
– 2 milliards d’€ de plus à l’ANRU
– Mieux communiquer sur les dispositifs d’aide (Action Logement, travail social, huissiers)
– Interdiction de la location des « passoires thermiques » à partir de 2028 (logements d’étiquettes F et G), qui représentent 1,8 millions de logements. Aide à la rénovation pour ces logements à partir du 1 janvier 2023.
– Favorable à la prolongation de la loi SRU après 2025.
Pour télécharger le rapport complet : c’est juste LÀ
Pour visionner le replay de la présentation : cliquez ICI