« Le but, c’est qu’ils soient autonomes et qu’ils gagnent en estime de soi »

Tatiana, a rejoint le chantier d’insertion d’Emmaüs Défi en 2022 en tant qu’employée polyvalente à l’accueil. Elle s’est tournée vers Emmaüs Défi pour l’accompagner à concrétiser son projet professionnel. Elle est accompagnée par Kevin, encadrant technique à l’accueil et Nadia, chargée d’insertion professionnelle.

Tatiana raconte-nous ton quotidien chez Emmaüs Défi.

Mes journées sont très variées. A l’accueil, je suis amenée à faire plusieurs choses. On reçoit principalement les dons que les personnes nous amènent tout au long de la journée. Nous sommes également un point relais, il y a donc des personnes qui viennent récupérer des colis. Sans oublier celles qui viennent récupérer les objets achetés en magasin. Ma journée c’est donc d’être à l’accueil et de me rendre disponible.

Kevin que retiens-tu de l’encadrement apporté à Tatiana ?

Pour accompagner Tatiana, je lui montre comment faire les choses. En réalité, Tatiana comprend vite, ce qui rend la tâche plutôt simple. On compte beaucoup de problématiques prédominantes sur le chantier que je n’ai pas avec Tatiana.

Tatiana que retiens-tu de l’encadrement de Kevin ?

Ce qui est sûr, c’est que depuis mon arrivée, il y a eu une évolution à plusieurs niveaux. Dès le départ, Kevin m’a mise à l’aise. C’est la première chose qui m’a marquée. Quand on vient d’un milieu de travail « traditionnel », les relations entre les salarié.e.s et les supérieur.e.s hiérarchiques sont définies de façon très précises.

« Mais quand on arrive chez Emmaüs, il y a d’instinct cet esprit de famille qui transparaît. On ressent vraiment cet esprit de solidarité, d’ouverture d’esprit, et d’entraide. Et, surtout, il n’y a pas de jugement. »

Tatiana
Salariée en insertion

Un point important quand on est en situation de précarité ou de difficulté. Le jugement peut être dévastateur sur la personne en question.

Aussi, je n’avais pas de compétences spécifiques dans l’accueil du public. Mon apprentissage ici s’est beaucoup fait par l’exemple, à force de voir Kevin faire.

Nadia quel rôle joues-tu dans l’accompagnement de Tatiana ?

Je suis là pour répondre à ses attentes et à ses besoins. Pour rebondir sur ce que Kevin a dit, avec Tatiana ça a été relativement facile, car, quand elle est arrivée, elle avait déjà un projet professionnel défini qui n’avait pas pu se faire en raison du Covid. On travaille donc pour concrétiser ce projet. J’ai par exemple reçu une proposition d’atelier autour de l’entrepreneuriat que j’ai transmis à Tatiana, ainsi qu’une opportunité de PMSMP (Période de Mise en Situation en Milieu Professionnel) dans le secteur qui l’intéresse. Elle les a tout de suite saisies.

Je l’accompagne de façon globale sur le logement et le travail, je peux intervenir aussi côté santé si besoin. J’ouvre des portes et c’est Tatiana qui agit.

« L’écoute, le travail d’équipe et un.e salarié.e engagé.e, ça contribue à sécuriser. »

Nadia
Conseillère en insertion professionnelle

Tatiana que retiens-tu de l’accompagnement de Nadia ?

Je retiens surtout la part d’aisance dans nos échanges, parce que quand je suis arrivée avec ce projet, je ne savais pas que j’allais pouvoir le développer ici et retravailler dessus. Nadia est elle aussi très réactive, donc j’ai eu plusieurs opportunités qui se sont rapidement présentées. Je retiens aussi la facilité de pouvoir dire les choses même quand ça ne va pas. Ce n’est pas toujours rose, on a parfois des difficultés donc c’est important de savoir qu’on peut aller vers l’autre et s’exprimer librement.

Nadia as-tu d’autres clés pour garantir une insertion durable ?

Quand on reçoit un.e salarié.e, il ne faut pas directement penser à la question de l’emploi, mais d’abord penser à le.la stabiliser, le.la réconforter et travailler sur ses freins. Le.La conduire à l’emploi, c’est l’objectif, mais en amont, il y a des points et des freins sur lesquels on peut travailler, sinon on ne peut pas conduire le.la salarié.e à l’emploi. Le but, c’est plus qu’il.elle soit autonome et qu’il.elle gagne en estime de soi pour pouvoir voler de ses propres ailes une fois qu’il.elle quitte le chantier.

Kevin comment définirais-tu un accompagnement réussi ?

Du point de vue de l’encadrant, un accompagnement réussi, c’est un.e salarié.e qui comprend les codes et les règles au travail et leurs raisons d’être. C’est quelqu’un qui prend confiance et se sent crédible. Un accompagnement réussi ce n’est pas seulement quelqu’un qui trouve un travail. La clé c’est l’écoute, lui faire ressentir qu’on croit en lui.elle, et ne pas émettre de jugement. C’est aussi instaurer une relation de confiance. Si tu arrives à instaurer une relation de confiance après tu peux aller très loin.

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